Auteur : Jonas Jonasson
Nationalité : Suède
Éditeur : Les Presses de la cité (2011)
Traductrice : Caroline Berg
Mes impressions de lecture : Un peu comme si Forest Gump avait été écrit par Daniel Pennac dans un univers à la John Irving. J'ai eu du plaisir du début à la fin. Pas une seule seconde d'ennui. Ce livre est drôle, mais pas niais. Il est le premier roman de cet auteur qui fut aussi journaliste et producteur de télé.
Il s'agit de l'histoire de Allan Karlsson. Le livre débute sur sa fugue de la résidence où l'on s'apprête à fêter son 100e anniversaire. Rien n'était prémédité de sa part, il a agit sur l'impulsion du moment. Et là commence une cavale improbable, entrecoupée de chapitres sur l'histoire de la vie Karlsson. Au fur et à mesure que l'on connaît le personnage, on ne peut que s'y attacher. On apprend que toute sa vie fut une improvisation, une succession de hasards qui l'ont amené à côtoyer des grands dirigeants de ce monde et à prendre part à des moments historico-politiques importants, tout en étant absolument désintéressé par la politique ainsi que par la religion. Quelles qu'elles soient. Il n'agit donc jamais par conviction, mais juste parce qu'il le veut bien. Surtout si il sait qu'il aura à manger et à boire sans être ennuyé par des propos politiques ou religieux! En fait, manger à sa faim, boire un bon coup et avoir la paix sont ses seules motivations. Mais attention, il n'est pas simple d'esprit, seulement quelqu'un qui vit simplement! Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il est de tempérament "easy going" et très optimiste, sans aucun, mais alors là aucun plan de carrière. D'ailleurs, sa devise est « les choses sont ce qu'elles sont et seront ce qu'elles seront».
Je ne parlerai pas ici de toutes les situations rocambolesques vécues par Allan ni des autres personnages qui se greffent à son histoire, car il est trop plaisant de les découvrir soi-même à la lecture de ce roman. Je peux seulement dire que rien ni personne ne sont banals.
On peut qualifier ce livre de road novel humoristique. Il y a aussi, bien sûr, un aspect policier du fait qu'une enquête est déclenchée à la suite de la fugue de vieux, mais ce n'est pas ce qui prime dans l'histoire. Ce n'est donc pas un polar. Bien qu'il soit vraiment drôle de voir l'inspecteur et le procureur tenter de rétablir les faits avec les indices qui leurs tombent sous la main et de lire ce que les journalistes écrivent sur cette histoire d'évasion qui, de fait divers, devient une affaire nationale ; ils improvisent eux aussi!
Mon seul point négatif, est que ce livre ne fait pas la part belle aux femmes. D'ailleurs, elles y sont très peu représentées, et quand c'est le cas, c'est pas très brillant. Mais comme toute cette histoire est une acabracadabrance, je n'en ai pas fait de cas outre mesure, car mon plaisir n'en a pas été gâché. Attendons de voir ce que cet auteur nous servira dans ses prochains livres avant de porter un jugement.