Quand je ressens le besoin de m'évader, de me remplir de lumière et de tranquillité, je prends mes clés de char, je démarre l'engin et je suis la rue jusqu'au bout du village. Là, je continue sur ces rangs de gravel et de terre jusqu'à ce que la beauté envahisse mon âme. Et c'est pas bien long. Que quelques minutes et je suis au cœur de la réalité. C'est ma forme de yoga. Je respire à fond l'odeur du foin et de la bouse. Et c'est bon!!
Ne reste qu'à ouvrir mes yeux et voir ce que le temps a concocté. Juste là, ce pommier au bord du chemin a passé l'été à nourrir ses fruits pour les offrir à la nature.
Un peu plus loin, un de ces nombreux petits cimetières de rang où gisent ces gens qui ont façonné le paysage dont je me réjouis aujourd'hui. J'y prends souvent des marches en me demandant qui étaient-ils, quelle vie ont-ils eue, ont-ils été heureux? Et avec un peu de chance j'y trouve mes champignons préférés. Des fois, les morts sont généreux...
Et comme il n'y a pas que les vaches dans la vie, j'ai daigné m'arrêter pour photographier ces quelques moutons nonchalants sous les rayons chauds du soleil en cette journée plutôt fraîche.
Et un peu plus loin, ces deux chevaux. Je ne suis pas naturellement portée vers les blonds, mais j'ai fait une exception en voyant ce cheval à la crinière quasi platine. Et la tête de l'autre sortant de l'ouverture de cette cabane m'a convaincue que cela valait la peine de peser sur le déclencheur de la caméra. Alors voilà.
Mais quelque chose dans le fond de l'air a changé. Quelque chose d'immuable, d'inaltérable comme le roulement des saisons. Qu'on le veuille ou non, l'automne est là, juste là, au tournant du chemin.
Et c'est pas pour me déplaire.
C'est ma saison qui va commencer sous peu!
Et n'allez pas vous imaginer qu'il n'y avait pas de vaches sur mon parcours! Je vous épargne seulement une autre centaine (au moins) de photos de vaches. Je me contenterai de peindre celles qui m'inspireront le plus. Et à ce propos, j'ai deux toiles en cours qu'il me tarde de terminer!