THE TIME YOU ENJOY WASTING IS NOT WASTED TIME
"Bertrand Russel"

vendredi 30 mai 2014

Cherchez et vous trouverez

... n'importe quoi.

Hier, profitant de la clémence de dame nature, je me suis dit "Tiens, si j'allais faire une promenade au cimetière !" Ce que je fis d'un pas guilleret.

Non pas qu'il y ait là la tombe d'une âme chère sur laquelle je pourrais aller me recueillir, mais plutôt parce que je me suis rendue compte, au fil des ans, que les cimetières sont d'excellents endroits pour trouver des champignons. Voilà. Pas très romantique. Je préfère cueillir que me recueillir. Ha ! c'est pas tout à fait vrai. Je me recueille à longueur de journée. J'ai juste pas besoin d'être dans un lieu sacré pour le faire. Parfois, quand je peins ou dessine, et que le temps disparaît et que JE SUIS, ben il me semble après coup avoir été en état de méditation profonde. J'sais pas comment expliquer la chose, mais probablement que vous avez déjà expérimenté la même chose à un moment ou un autre de votre vie.

Donc, disions-je, je suis allée au cimetière dans le but à peine avoué de peut-être sait-on jamais pouvoir trouver des morilles. Pffff !! De morilles, je n'en ai point vu les ombres. Elles sont difficiles à trouver, les mausus ! Les deux seules morilles que j'ai cueillies dans ma vie, je les ai trouvées par hasard dans mon propre jardin. La première fois, je me suis dit "Tiens, un crapaud mort !" Mais lorsque j'ai vu de plus près de quoi il s'agissait, je me suis mise à sauter partout tout en faisant une crise d'hyperventilation, comme si j'avais gagné le gros lot en plus des lots bonis. Bref, je suis virée folle le temps de quelques minutes. Après avoir appelé ma mère, mon chum et mes amis d'enfance, j'ai cueilli cette morille avec mille précautions, l'ai nettoyée, coupée en morceaux, et fait revenir dans un peu de beurre. Comme ça, en plein après-midi, abandonnant mes tâches au jardin. Oh, l'orgasme ! Quel bouquet de saveurs. J'en garde un souvenir impérissable. Depuis ce jour, j'ai toujours voulu retrouver des morilles. C'est une quête de tous les printemps. Mais je n'en trouve pluuuuus ! Ouiiiiin !! Je suis malheureuuuuuse !!

Je me suis dit qu'au cimetière, il y avait les endroits dégagés en bordure des bois où les morilles aiment se prélasser. Et bien j'ai trouvé un crâne de chevreuil, des bouteilles de bières anciennes, de vieilles cannes rouillées. Sortant du bois pour zieuter entre les rangées de tombes, j'ai trouvé où le roi Arthur avait sa sépulture, et aussi où repose Vercingétorix (à moins que ce ne soit un de ses ancêtres celtique). De plus, j'ai vu de très jolies moisissures (donc des champignons) sur une pierre tombale dédiée à je ne sais trop quel personnage historique important, car je n'en ai pas fait le tour pour y lire l'épitaphe. Ça devient barbant, à la fin...




Bien sûr, j'ai varlopé le tout dans mon modeste éditeur de photos, histoire de rendre ces pans d'histoire plus digestes.

6 commentaires:

  1. Les morilles des morte, quel diner macabre, heureusement revitalisé par les couleurs de tes photos !

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    1. MaisnonmaisnonManouche !
      La vie est bien faite ; le rôle des champignons est de décomposer. Sans champignons, nous marcherions sur des strates de cadavres. Ça, à mon humble avis, ce serait macabre...
      Et merci pour mes humbles photos ! ;¬)

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  2. Je suis en amour, texte et photos... bien que je n'ai jamais trouvé de morilles, faut que j'en trouve un jour!

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    1. Salut Sadaya !
      Fais-tu aussi la cueillette des champignons? Il y a bien d'autres espèces qui valent le détour, mais les morilles, mmmh....

      Merci pour ton gentil commentaire ! ;¬)

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  3. La course des champignons, quel belle activité. En ce qui concerne la méditation du moment présent, je confirme que la création est un excellent moyen d'y arriver et la photo aussi.

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    1. Ouais, la cueillette de champignons est un excellent prétexte pour s'imbiber de nature, pour regarder la lumière se déposer sur la moindre brindille, pour espionner le vent qui transporte des parfums qui embaument le cœur. Et en plus, les champignons sauvages, c'est tellement bon ! (à condition de savoir lesquels cueillir...)

      J'adore quand j'atteinds cet état d'apensenteur morale lorsque je suis concentrée sur ce que je fais. Vive l'art, peu importe le moyen d'expression. ;¬)

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