THE TIME YOU ENJOY WASTING IS NOT WASTED TIME
"Bertrand Russel"

mardi 21 août 2007

Les étapes d'un cordon

Quand on est une petite fille, on est près de sa mère. Elle nous montre une multitude de choses en nous transmettant son savoir-faire et ses valeurs. Le cordon est alors très court.

C'est là qu'une mère peut apprendre à coudre à sa fille en lui achetant des patrons pour Barbie pour la familiariser avec le langage de la couture.
Et la fille de confectionner toute sorte de vêtements à ses poupées dans les retailles de tissu de sa mère.
Dans le même esprit, la mère enseigne toute sorte de travaux d'aiguilles : tricot, crochet, petit point que la fille tente de reproduire la langue sortie et les mains pleines de pouces, mais avec aisance et plaisir plus tard.
Elle montre à lire la musique ainsi que le doigté sur le piano. Bon... la graine n'est pas toujours plantée dans du bon terreau, mais la fille sait lire la musique.
La mère va même jusqu'à enseigner le doigté sur une dactylo d'apprentissage dont les lettres ne figurent pas sur les touches. Comme ça la fille pourra faire du travail de bureau plus tard... ou se défouler sur un clavier d'ordi!

Puis arrive l'adolescence. Je comprends que l'on appelle ce stade : l'âge ingrat.
À ce stade-là, ce que la fille désire le plus, c'est prendre ses distances. La petite fille toujours derrière sa mère cherchant à l'imiter dans tous ses gestes, trouve tout-à-coup sa mère trop présente et dont pas dans le coup! Elle cherche alors à s'en dissocier. Cruel. Mais c'est comme ça. Ça peut durer longtemps. Là, le cordon est malmené. La mère tire dessus pour se rapprocher et la fille ne cesse de le dérouler pour s'éloigner.

Quand la fille atteint un niveau de maturité semblable (mais rarement égalé) à celui de sa mère, elle se rapproche et la relation peut devenir très agréable. Beaucoup plus relax. À la condition que le cordon n'ait pas été trop usé durant l'adolescence...

Alors, des années plus tard, il peut même arriver que la fille, malade et en convalescence ait le goût de revenir un peu dans les jupes de sa mère. Y'a rien comme les soupes à maman et les soirées à regarder la télé ensemble pour réconforter une fi-fille. Et, ô comble de joie, la mère peut même aimer autant sinon plus que la fille, jouer aux pichenottes. Des heures de plaisir!

Et là elles vont à l'épicerie ensemble, elles cuisinent ensemble, elles lavent la vaisselle ensemble, elles lisent La Presse ensemble, elles sortent magasiner ensemble et elles rient tout le temps ensemble. Elles se font rire. Quelle belle thérapie!

Et elles rient de leur cordon si court.

Ce petit cordon existe réellement, c'est celui qui me relie à ma mère. Et il s'avère qu'il est de qualité car ni le temps, ni le fait qu'il ait été tiré d'un bord ou de l'autre ne semble l'affaiblir.

Longue vie à notre p'tit cordon!

3 commentaires:

  1. heureux de constater la survie du p'tit cordon :)~ profites-en. chanceuse d'en avoir un!! :D~ je
    pense que la fifille se sent nostalgique, hey?!... encore heureux que mouman etait disponible, & pas partie en voyage... profites-en!! taquines-toi le cordon!! :)~
    HUGZ

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  2. Si tu savais à quel point je me gâte, en ce moment...
    Ça vaut plus que n'importe quel voyage, n'importe quel chalet, n'importe quel n'importe quoi.
    Je suis chanceuse.
    Au yable les poumons et les côtes douloureuses.
    J'ai le cordon en santé!

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  3. vive le cordon!!!
    dieu sait qu'on le malmene assez, generalement...
    ca fait plaisir de lire ceci.
    :)~

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