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"Bertrand Russel"

mercredi 2 janvier 2008

Le Parfum, histoire d'un meurtrier

Hier soir, abattue par une sinusite récalcitrante, j'ai fait ma toilette plus tôt que d'ordinaire, j'ai enfilé un bon vieux pyjama confortable et me suis installée au lit avec toute ma panoplie de la parfaite malade : deux verres d'eau, des pilules débouche-sinus, des mouchoirs, mes gouttes pour ma tétine sur la rétine et mes poires de potions pour traiter mon inflammation du colon, à insérer où vous vous doutez. Et, bien sûr, mon ordi portable sans lequel je me demande bien ce que je ferais entre mes prises de médicaments.

C'est donc bien calée dans mes oreillers que j'ai visionné Le Parfum. Quelle ironie, quand même, moi qui n'ai plus d'odorat depuis presqu'une semaine grâce à mes sinus gonflés à bloc, de regarder un film dont l'histoire entière porte sur les odeurs. C'est par les images et la musique que les odeurs nous sont décrites, et ça marche! Laissez-moi vous dire que ça puait en pas pour rire, dans le Paris du XVIIIe siècle.

Ce film est adapté d'un roman que j'ai lu il y a belle lurette, à une époque où je pétais le feu et durant laquelle, la maladie n'était pour moi qu'une fable. Je me souviens ne pas avoir trippé outre mesure sur cette histoire abracadabrante dont je n'arrivais pas à comprendre ce personnage qu'est Jean-Baptiste Grenouille, et dans laquelle l'emphase sur les odeurs était si prononcée, que j'en éprouvais parfois du dégoût, parfois de la quasi-volupté (c'est dire que l'écriture était convaincante), mais à la fin de laquelle je me suis retrouvée perplexe et frustrée. Bon... peut-être n'étais-je pas dans un mood pour apprécier les qualités du récit, mais c'est l'impression qui m'était restée.

Alors c'est avec ce vague souvenir en tête que j'ai regardé ce film de Tom Tykwer. En partant, pas de niaisage, on est tout de suite mis en situation. La naissance du héros laisse présager le reste de sa misérable existence. Et tout au long des séquences, le livre prenait vie sous mes yeux ébahis. Je ne relaterai pas ici cette histoire, puisque le livre et le film existent et ils sont bien au-delà de ce que mes piètres mots pourraient en faire.

Mais tout ce que je voulais dire c'est que j'ai été agréablement surprise par ce film. C'est ben une des rares fois que je peux dire qu'un film ne dénature pas une oeuvre littéraire. J'ai adoré. J'ai mieux compris l'obsession de Grenouille, un être sans sentiments ni morale, à la limite de l'être humain, mais dont sa passion était son unique moteur.



Les acteurs sont convaincants, les reconstitutions de Paris, de Grasse et leurs habitants de l'époque sont on ne peut plus réalistes. Outre Ben Whishaw dans le rôle principal, on peut y voir à l'oeuvre Dustin Hoffman et Alan Rickman.

Bref, très beau film pour une histoire horrible. On peut dire que j'ai eu du flair en le choisissant!

3 commentaires:

  1. j'ai egalement vu le film recemment, & j'ai bien apprecie.
    il se tient bien par lui-meme, & pour ceux qui ont lu le livre ne seront pas trop degoutes par la transition au grand ecran. moi, c'est la scene vers la fin, alors qu'il a ete capture, & qu'il s'infuse de l'odeur de l'innocence,
    & seduit la foule au grand complet, les mettant dans un etat de "rapture" (je sais pas comment on dit en francais...pis j'ai pas de dictionnaire anglais-francais), donc, rapture je disais... non. mais avoue, de passer d'un nobody, sans signature olfactive, quoiqu'a l'epoque, c'etait preferable... & d'etre l'imposteur de cette odeur d'innocence. c'est pas un ange, mais un etre demoniaque, mais sans malice...

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  2. Ravissement - j'ai checké.
    Pour être ravis, ils étaient ravis. C'est le moins que l'on puisse dire. Mais très belle scène, néanmoins.

    Sans malice, évidemment, il n'a aucune idée du bien et du mal. Ou plutôt il s'en fout, car il prend quand même soin de faire ses "expériences" en cachette. La fin justifie les moyens.

    L'histoire est quand même très intéressante.

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